ATF01047
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Objet de recherche | Timbre |
Continent : | Europe |
Pays : | France |
Année : | 1955 |
N° Yvert : | 1009 |
Qualité : | Neuf |
Le ministre des PTT, André Bardon, souhaitant changer le timbre-poste d’usage courant, « recherche un nouveau symbole exprimant l'âme même de la France ». On envisage un retour à la Semeuse de Roty. Le tarif de la lettre ordinaire est à 15 francs, depuis 1949, et le timbre utilisé est la Marianne de Gandon. Le 22 février 1955, le nouveau timbre d’usage courant de 15 francs, tiré en rouge cyclamen, est vendu au public, et en mars 1955, Le Monde des Philatélistes titre : « La République de l’Espérance remplace la Marianne des barricades. » André Bardon, à présent ancien ministre (c’est Edouard Bonnefous qui le remplace), la trouve « jolie ». Il apprécie le calme de ses traits. Il la sent sûre de son destin. « Elle symbolise la République telle que nous la souhaitons, la République de la paix, du progrès social, du progrès humain. » Jules Piel confie qu’" il a été très heureux de graver cette jolie figure, qui en taille douce aurait été splendide. Il est dommage, ajoute-t-il, que le procédé typographique soit obligatoire pour un timbre à gros tirage. En effet, le passage à la rotative, en grossissant inévitablement toutes les parties isolées au milieu d’un grand blanc, enlève énormément de finesse à la gravure, et dénature le modelé du visage. »
Quant au directeur général des Postes, Marcel Faucon, il reconnaît la difficulté du choix d’un symbole, et pense que son interprétation, toujours subjective, est bien souvent dépassée par l’imagination de ceux qui le regardent. Bien que l’on crédite l’administration postale d'une judicieuse interprétation du sentiment national, l’émission du timbre-poste d’usage courant fait toujours couler beaucoup d’encre : la discutable joliesse de ce profil de médaille au long cou ne manqua pas d’être discutée. La République de l’Espérance, ainsi quelle fut baptisée, figure dans les catalogues sous le nom de Marianne de Muller. Une Marianne sans bonnet phrygien. Un symbole de paix, sans l’olivier, mais avec le chêne, symbole de la force. Un visage tourné vers l'est, alors que la politique française regarderait plutôt vers l’ouest. La critique va bon train. Il n’existe qu’un seul poinçon original en typographie, conservé au musée de La Poste.