Série d’usage courant surchargée
Comme en décembre 1940, des opérations de surcharge sont entreprises pour écouler les stocks importants d’invendus : elles portent maintenant sur seize timbres supplémentaires.
Au total, elles concernent donc dix-huit timbres et sont effectuées sur 475 millions de figurines. Elles s’achèvent le 21 avril 1941. M. Pignochet, directeur de la Poste et des Bâtiments, sait combien l’opération est rentable pour l’Administration. Un bénéfice d’environ 34 millions de francs est en effet dégagé grâce aux achats prévisibles des négociants et des collectionneurs.
Il faut aussi ajouter à cette recette l’économie des matières premières (papier, encre, chiffon) qui s’élève, une fois déduites les dépenses occasionnées par les travaux de surcharge, à 325 000 francs.
Cependant, le rationnement des timbres et la spéculation se poursuivent. Ainsi, le célèbre négociant Henri Thiaude se plaint de n’avoir pu obtenir sa commande habituelle de 2 000 timbres pour le 5 francs sur 10 francs Donjon de Vincennes (Timbre N° 393).
En outre, des faux apparaissent. Un certain Ginoux, plusieurs fois condamné, est arrêté en possession de faux 1 F sur 1F25 Paix.
Quant à L’Echo de la Timbrologie, il signale de fausses surcharges renversées et doubles du 20 francs sur 50 francs Ader et recommande à ses lecteurs la plus grande prudence.
Cela dit, des variétés de surcharge existent bel et bien. La plus célèbre, et l’une des plus cotées du XXe siècle, est une surcharge notée « 05 c » au lieu de « 50 c » sur le 90 c Paix.
Celle-ci affecte le 95e timbre de certaines feuilles, et elle est découverte dans quelques bureaux de la zone libre.
De manière générale, les tirages varient énormément d’une valeur à l’autre, en fonction du nombre de timbres restant dans les anciens stocks. Le 20 francs sur 50 francs Ader n’est tiré qu’à 450 000 exemplaires, tandis que le 50 c sur 90 c Paix bénéficie du plus gros tirage, avec 180 millions d’exemplaires.
