On serait tenté de croire que c'est leur qualité de premier "né" d'un pays qui fait la rareté d'un timbre, il n'en est rien et bien d'autres facteurs entrent en ligne de compte.
Prenons le One-Cent Magenta de Guyane Britannique, vendu 9.5 millions de dollars (environs 7 millions d'euros) le 17 juin 2014 à New-York. La Guyane anglaise avait ses propres timbres depuis 1850, lorsqu'en 1856 le bateau transportant les timbres en provenance de Londres fit naufrage et que le chargement fut englouti par les flots.
Rapidement les timbres vinrent à manquer, et le Postmaster Général fut bien obligé de trouver une solution. A Georgetown, capitale de la colonie, se trouvait une imprimerie en mesure de fabriquer un tirage rapidement, afin de suppléer à la pénurie. Il fut donc décidé de créer un timbre rectangulaire, avec en son centre un voilier entouré par la devise de la Guyane anglaise; "Damus Petimus Que Vicissim". Au dessus apparait le mot British, en dessous Guiana, à gauche Postage et à droite four cents. On ajouta, afin de prévenir toutes contrefaçons, une griffe supplémentaire.
Jusque là, rien que de très banal, si ce n'est que par erreur sur un des clichés, on imprima "one cent", et même si l'on répara très vite cette erreur, quelques timbres avaient déjà été vendus.
Découvert en 1873 par un jeune collectionneur, revendu pour six shillings à N. Mac Linnon, il est revendu en 1922 à Arthur Hind pour la somme de 352.750 francs (environs 35.000 $), en 1970 il atteint 280 000 dollars avant d'être adjugé 935 000 dollars en 1980...
Le Tre Skilling jaune de Suède de 1855, plusieurs théories s'affrontent concernant la raison ayant put mener à cette erreur. En effet la couleur normale des 3 skilling est verte, alors même que le jaune était réservé au 8 skilling. Une confusion à l'imprimerie auquel cas une feuille au moins aurait été imprimée, ou un morceau de la plaque des 8 skilling aurait cassé et dans ce cas le morceau fut remplacé par un 3 skilling... Nous ne le saurons certainement jamais, toujours est-il que c'est en 1886 que Georg Wilhelm Backkman découvrit ce timbre dans les effets de sa grand mère.
Ce timbre connut de nombreuses controverses, il fut déclaré faux par les experts comme ayant été un 3 skilling vert décoloré, le summum survint lorsque le Musée de la Poste Suèdoise le qualifia également de contrefaçon. Il fallut attendre un examen poussé, par deux autorités philatéliques différentes pour qu'enfin le Tre Skilling reprenne sa place de timbre unique authentique et ce malgré les réparations qu'il avait subit.
De nombreuses personnalités ont eut le Tre Skilling dans leur collection de timbres, dont Charles II de Roumanie. Une première fois vendu 2.3 millions de dollars en 1996, il est revendu en 2010 "au moins" à ce prix à l'entrepreneur français Armand Rousso (propiètaire alors d'Arthur Maury).
Deux autres timbres défraient l'histoire philatélique, il s'agit du One Penny et du Two Pence de l'Iles Maurice. En 1847 on demande à un graveur de l'île de réaliser une maquette pour les deux timbres, comportant un profil de la Reine Victoria et les valeurs One Penny et Two Pence. Devait également apparaitre à droite du timbre le mot "Mauritius" et à gauche "Post Paid". Au lieu d'écrire "Post Paid", le graveur inscrivit la mention "Post Office". La femme du gouverneur de l'île, Lady Gomm utilisa quelques uns de ces timbres pour envoyer des invitations à son bal du 21 septembre 1847.
On retrouva beaucoup plus tard quelques exemplaires de chacun de ces timbres dans les archives de sociétés de commerce et même en 1866 sur les quais de Bordeaux !
En 1972, un exemplaire du Two Pence fut vendu 234 000 marks alors qu'en 1968, une lettre portant les deux timbres s'adjugeait 3.900 000 de francs français. En 2011 la société Spink vendait un Two pence pour la somme de 1.67 millions de dollars, quelques années auparavant le One Penny atteignait le montant de 1.070 000 de dollars....
On pense qu'il ne subsistent que 26 exemplaires environs du Two Pence Post Office.
En France aussi nous avons notre star avec le 1 franc vermillon...
En cette année 1849, la France émet ses premiers timbres représentant une tête de Cérès, avec le 20 centimes noir (Yvert et Tellier N° 3) le 1er janvier et le 1 franc vermillon (Yvert et Tellier N° 7) le 2 janvier. L'administration postale décida la mise en service en décembre d'un 40 centimes orange. Afin d'éviter toutes confusions avec le 1 franc vermillon on prit la décision de changer sa couleur en carmin foncé (Yvert et Tellier N° 6). Par cette décision, le Vermillon déjà peu usité devint un des cinq ou six timbres les plus rares de France.
En 1931, fut découvert un bloc de 22 exemplaires neufs. Afin de pouvoir le négocier il fallut le débiter en bloc de huit ou de quatre. A l'intérieur d'un de ces blocs de 4 se trouvait une paire tête-bêche, la cote de ce bloc avoisinerait la coquette somme de 1.500.000 € .